Culture et mobilités
Le public était nombreux, ce mercredi 21 septembre, pour écouter Claire Andries, directeur général des affaires culturelles de la Ville de Bordeaux, Alfred Peter, paysagiste urbaniste et Michèle Laruë-Charlus, directeur général de l’aménagement de Bordeaux Métropole. Une occasion de les voir échanger sur leur vision autour des liens qui existent entre culture et mobilité.
La conversation, animée par Benoît Lasserre, Grand Reporter au Journal Sud-Ouest a débuté par un retour sur Marseille-Provence, Capitale Européenne de la Culture 2013, avec Claire Andries. La mise en place de « projets circulants », aussi bien dans le temps que dans l’espace, y fut cruciale afin d’éviter l’écueil d’une « balkanisation » des projets et d’unifier le territoire. Si « la culture n’a pas pour but de réparer un territoire », il est indubitable que ce label a changé l’image de la ville de Marseille.
Alfred Peter a ensuite évoqué la transition « de la mobilité dans la ville à la ville des mobilités » induite par l’agrégation du domaine culturel aux projets de mobilité. Le transport tient une place importante dans l’espace public et participe de sa revalorisation.
Pour Michèle Laruë-Charlus, « il n’y a pas de différence entre la mobilité et la culture » dans la mesure où toutes deux reposent sur des déplacements, qu’ils soient physiques ou intellectuels. Elle revient ensuite sur le label « Capitale Européenne de la Culture », pour lequel Bordeaux et Marseille étaient en concurrence. Ce n’est pas le label en lui-même qui compte, mais bien les réflexions et questionnements que la candidature conduit à lancer.
La discussion s’est ensuite prolongée vers d’autres considérations. Quelle sera la question du XXIe siècle ? Sera-t-elle spirituelle et religieuse ou sera-t-elle environnementale ? Dans tous les cas, comme le dit Alfred Peter, « fabriquer une vision sur une culpabilité collective ne marche pas et ne marchera jamais ».
Questionner la mobilité nous incite à interroger l’évolution de notre société : « l’accélération est devenue une fin en soi. Mais pour aller où ? ».