Le maïs est arrivé dans le Sud-Ouest au 16 siècle par les jardins et par l’assiette… Il devint très vite un aliment de première importance pour les paysans, et ce n’est qu’à partir du 19ème siècle que le maïs fut considéré pour ses potentiels de productivité. Au fil des siècles émergea tout un patrimoine culinaire lié à l’utilisation du maïs et surtout de la farine de maïs, patrimoine aujourd’hui tombé en désuétude mais refaisant de temps à autre surface, ici ou là, dans les discours et dans les pratiques.

Pourtant, le maïs qui recouvre les territoires du Sud-Ouest ne sert pas à nourrir les êtres humains (ou très très peu), mais les animaux d’élevage, quand il ne part pas à l’export (près de 45 % du maïs de Nouvelle Aquitaine) ou qu’il ne sert pas à produire du bioéthanol. Par ailleurs, l’uniformité des paysages de culture intensive de maïs masque la biodiversité potentielle derrière la céréale la plus cultivée au monde.

La disjonction patrimoine culinaire / monoculture intensive révèle un paradoxe fort à l’heure où les discours et les ambitions politiques vont dans le sens d’une relocalisation de notre alimentation : le maïs recouvre nos territoires mais ne nourrit plus les être humains qui y vivent…

Menu Grain, par une expérimentation que nous souhaitons développer sur 3 ans, propose de reconnecter la terre et la recette. Comment ? La première phase a démarré en 2017 : inviter le maïs en ville, pour recréer le lien entre la culture et les mangeurs, pour (re)découvrir les variétés paysannes de maïs et montrer qu’une culture vertueuse du maïs est possible : issu de semences paysannes, bio, sans irrigation et semé en milpa (cultures associées).

Pour mettre en lumières ces cultures, leur rôle, leur place, nous avons imaginé un itinéraire visuel et gustatif du maïs nourricier en ville.

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