Et après l’appel à idées « quels paysages urbains pour Bordeaux demain ? »
Le panorama de la soixantaine de réponses examinées par le jury, montre qu’il s’agit de repenser l’existant, de développer de nouveaux quartiers. Certains proposent de faire évoluer le patrimoine urbain déjà existant mais pour d’autres c’est une révolution générale dans les formes urbaines, sur la Garonne, sur les coteaux et surtout dans les grands secteurs de projets : Belcier, Bastide et les bassins à flot. Cet appel à idées offre un généreux catalogue d’images possibles (voir excessives) de Bordeaux demain.
A l’échelle de l’agglomération et de ses grands paysages, certaines propositions montrent le paysage bordelais indissociable de son terrain naturel.
Une succession d’espaces verts publics ou privés relie les différents quartiers, invente de nouveaux itinéraires et tire parti des qualités intrinsèques de ce qui est déjà là pour mettre en scène ce renouvellement urbain. Le lit de la Garonne s’affirme décidément comme l’élément fondateur du paysage. Pour certains, il faut connecter les quartiers et inventer de nouvelles structures ou encore transformer en jardins les secteurs industriels et les berges de la Garonne.
La ville a besoin de plus de ponts. La Garonne devient le territoire des connexions, elle n’est plus une frontière mais un lieu de vie et d’échanges Pont promenade, pont urbain, pont routier, pont balcon s’installent sur le fleuve comme autant d’autres façons de l’habiter. L’audace va jusqu’à imaginer une île sur la Garonne, au cœur de Bordeaux.
Ce sont sur les rives de la Garonne que se joue le paysage de demain.
Selon la majorité des propositions attachées à ce site, celle nouvelle de la Bastide est révélée par un fleuve qui s’en approche. Comme dans ces images où des carrelets aux multiples usages s’implantent en bordure de Garonne pour offrir au futur quai de Brazza une nouvelle identité. Encore plus loin dans l’imaginaire du changement climatique, la vue aérienne de Bordeaux engloutie par la montée des eaux. Cette hypothèse transforme radicalement la perception des monuments dans Bordeaux.
L’identité industrielle serait accentuée par une mise en lumière des vestiges portuaires et un aménagement des berges. Les promeneurs redécouvriraient aux bassins le plaisir de la flânerie. C’est aussi le contraste entre les aménagements qui donne à voir ce qui est déjà là, et ce projet enthousiaste qui transforme l’univers des bassins en ferme : ce qui compte alors c’est la présence du ciel.
Quelle silhouette pour Bordeaux demain ?
C’est l’occasion pour certain de décliner de nombreuses variétés de formes bâties. Des paravents courbes percés de fenêtres recadrent les vues sur Bordeaux depuis les coteaux. Egalement, d’imposantes constructions s’élèvent sans connexion à l’environnement.
L’émergence de nouvelles formes de bâti créent-elles un paysage ?
Le paysage est déjà fortement structuré par un fleuve, les coteaux, la façade des quais, faudrait-il le bousculer par des constructions à l’image de ce coteau artificiel ?
Par des empilements de dalle jardin qui donneraient à voir Bordeaux autrement.
S’il fallait changer pour changer, dans cette ville basse apparaîtraient les mêmes tours que dans toutes les villes. Ces tours qui jaillissent du secteur ancien ce serait des tours clochers, des tours repères finissant radicalement le skyline de la ville. Ou bien une seule devrait s’ériger en rive droite, au bord du fleuve. Cela changerait l’échelle des façades du fleuve. Ce serait encore des mâts comme des points de ralliement.
Pour certains, la volonté de densifier entraîne la tentation de remettre en cause le paysage bordelais et notamment la hauteur (trop faible ?) des immeubles anciens. Volonté qui aboutit à risquer de transformer le bâti ancien en ajoutant plusieurs niveaux neufs. Alors que d’autres propositions développent des modèles urbains denses sans remettre en question la silhouette de la ville.
Enfin quelques propositions utopiques, oniriques ou atypiques offrent de Bordeaux, des représentations exaltantes.
© COSTA Sandrine, PERONNIN Gaétan, Agence Peronnin Architecte
© GLENEAU Florent, BEDOUIN Pierre, BORIE Thomas, PICHELIN Kim-Son
© RAMOS Aurélien