Hier, aujourd’hui et peut-être demain…

Lauréat, Premier prix

Michaël MARIONNEAU, Architecte dplg
Saskia FRANKENBERGER, Architecte dplg
Mathieu VIVEZ, graphiste
Atelier rue Goya,
Bordeaux

Selon l’équipe, la reconversion des chais doit aujourd’hui être pensée en relation à leur « dimension urbaine ». Car, en ce qui concerne l’architecture, « tous les changements d’affectations ont été élaborés (tertiaires, logements, stationnement…), toutes les modifications structurelles ont été fabriquées (lofts, boites, curetage…), toutes les confrontations plaquées (béton lisse, verre, bois…) ».

C’est donc de la transformation du quartier et de son paysage urbain dont il est question ici. Une vision à long terme qui prévoit trois étapes :

  • 2012 – Grâce à l’appui des pouvoirs publics locaux les premières transformations du chai sont opérées.
  • 2030 – La mutation de la ville est amorcée. […] Maisons et jardins se sont installés autour d’infrastructures légères et aériennes.
  • 2100 – La stratégie mise en place […] a produit un cadre spatial sophistiqué, organisant des espaces superposés et des jardins suspendus, des cours privées, des passerelles et de grands espaces communs.

Pour le jury, l’intérêt de la proposition réside dans la vision à l’échelle de l’ensemble du quartier, conçu comme un fragment du grand paysage de Bordeaux. L’intervention sur le chai « Mathieu et Ligier » est pensée comme une modalité générique qui devrait s’appliquer sur d’autres parcelles. Dans ce projet, la mise en scène de la reconversion de ce quartier concerné par l’opération d’intérêt national Bordeaux Euratlantique n’est autre qu’un projet de paysage composite. Il combine le maintien des chais et des constructions nouvelles en hauteur par densification et stratification.

Il définit un mode d’occupation qui dissocie franchement le rez-de-chaussée public des étages réservés à l’habitat, un principe soutenu par l’équipe en charge du projet urbain de la Zac Saint-Jean Belcier. La structure du chai est conservée comme socle mais un parti-pris franc s’affirme par la dépose du toit et le développement résidentiel.

Si l’ambition est la mise en valeur du patrimoine, cette intervention est hors sujet pour ce chai monumental alors qu’elle est légitime dans le cas de chais plus ordinaires. Au contraire, la plus grande partie des membres du jury a soutenu cette proposition. Pour celle-ci, le projet semble adapté à la situation économique selon laquelle la densification – ici plusieurs surélévations – est nécessaire pour financer le maintien de ce patrimoine industriel.

L’avenir nous dira quelles évolutions connaîtra ce quartier.

 

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