Poésie et Architecture
Jeudi 20 octobre, la Machine à Musique Lignerolles a accueilli une discussion « Poésie et architecture », organisée avec la Galerie Première Ligne, Editions des Vanneaux.
Autour de Christian Salles, modérateur de la discussion et conseiller Arts et Culture à la DAAC de l’Académie de Bordeaux, deux architectes et écrivains, Jean-Paul Loubes et Eric Cassar, et le poète Julien Blaine ont partagé leurs visions des liens entre poésie et architecture.
Eric Cassar revient tout d’abord sur l’une des spécificités de l’architecture : « elle s’offre, elle s’impose ». C’est un art que le public n’a pas besoin d’aller chercher. Elle est tout simplement présente dans notre quotidien. L’architecture constitue un cadre qui doit impérativement laisser de la place aux diverses expressions de la vie. Si le rôle des architectes est important pour insérer une poésie dans la ville, Eric Cassar précise qu’il y a beaucoup de poésie dans l’architecture vernaculaire.
Jean-Paul Loubes expose alors que l’architecture vernaculaire est le destin de l’habitat, à l’image des bidonvilles d’Asie et d’Amérique latine. A partir de ses expériences à l’étranger, et principalement en Chine, il explique que « la poésie du monde, c’est l’épaisseur de l’histoire ». Chaque pays, chaque culture développe un système unique de mœurs, de valeurs, de rapport à la politique et au monde. Il en naît un système de représentations qui impacte l’architecture et la poésie de la ville. A titre d’exemples, il oppose la mise en scène du pouvoir politique dans les cités européennes avec leurs places centrales à la dissimulation du pouvoir en Chine avec la Cité Interdite.
Il est délicat de saisir le poétique. Pour Julian Blaine, « ce n’est pas l’élément en lui-même qui est poétique, mais c’est le cadre donné par les mots, par la poésie, qui le rendent poétique ». Eric Cassar glisse qu’il s’agit également là du rôle de l’architecture : donner un cadre aux paysages pour en saluer la poésie.
La discussion s’est achevée par une performance de Julien Blaine, lors de laquelle La Machine à Musique a été plongée dans le noir. Vous pourrez la retrouver en vidéo sur le lien ci-dessous (à venir).