Agora 2006 : la grande exposition
Refusant la stigmatisation de l’aspiration à la maison individuelle, les architectes Jacques Ferrier-Philippe Gazeau-Louis Paillard (FGP), commissaires généraux, avec la complicité de Franck Tallon pour la mise en espace ont montré comment les travaux de dix huit de leurs confrères trouvent des prolongements dans des réalisations de logements collectifs, et d’espaces publics.
Ainsi furent exposés les travaux des ateliers Fernandez-Serres (chalet à Abriés), atelier provisoire (maison Breton à Castetmer), Marc Barani (maison à Cannes), Sophie Bello et Philippe Maurice Caucheteux (villa du Carmel de Villeneuve d’Ascq), Jérôme Béranger et Stéphanie Vincent (maison pour un agriculteur), Agence Block (maison Seguin), Jacques Ferrier (maison Laget à Montpellier), Philippe Gazeau et Michèle Pasquier (maison miroir), In Situ (maison Misery à Nantes), Christophe Lab (maison atelier dans le 19ème), Anne Lacaton et Jean Philippe Vassal (sous réserve), Julien Montfort (extension d’une maison à Saint Cyr sur Mer), Jacques Moussafir (maison à Montreuil), Louis Paillard (maison trapèze à Montreuil), Christian Pottgiesser (maison Galvani à Paris), Rudy Ricciotti (la villa Ceux-Bos à La Cadière d’Azur), David Trottin (maison Go), Adelfo Scaranello (maison à Montferrand-le-château), Emilie Lovato-Brochet (le cabanon au bord de l’eau), Oriane Deville (maison de ville), Sylvain Menaud (maison de ville), Raphaëlle Ondelatte et Stéphane Schurdi-Levraud
De même, l’expérience de cinq designers (Christian Biecher – Ronan et Erwan Bouroullec – Jean-François Dingjan – Ora Ito – L Design – Inga Sempe) fut analysée dans ce sens.
Destinée au grand public, cette exposition rapprocha les problématiques soulevées dans la conception des espaces domestiques – y compris le design des objets – et celles des urbanistes intervenant sur l’agencement des villes.
La maison individuelle comme pédagogie et comme champ d’expérimentation.
Échelle intermédiaire entre le design et le paysage urbain, la maison individuelle n’est pas forcément le signe d’un conservatisme égoïste mais peut au contraire être vue comme une aventure motivée et responsable tournée vers l’expérimentation et l’innovation.
C’est le seul programme dont les usagers ont l’initiative et la maîtrise, contrairement aux logements collectifs, ou aux lieux de travail…
C’est pourquoi Agora Bordeaux 2006 s’est proposé de montrer des exemples récents démonstratifs d’architecture et de design domestiques. En fait, et ceci n’est qu’un paradoxe apparent, la maison est à l’avant-garde de la pensée sur la ville.
La sphère domestique comme lieu d’apprentissage de la sphère collective, des espaces publics et de la ville.
C’est depuis la sphère domestique, en puisant dans les références qu’elle offre à l’individu, que ce dernier va jauger, juger, utiliser, détourner voire reconsidérer l’espace public et le cadre urbain qui l’entoure.
Partir du local pour comprendre ou influer sur le global ? Là encore, paradoxe apparent…
Après les chaises en 2004, c’est la lumière et donc les luminaires qui étaient retenus comme thème pour le design d’Agora 2006. Le travail de designers fut montré par le biais d’écrans et d’nuage de lampes installé au dessus du bar du Hangar 14.
Poser des questions dérangeantes
À partir de ces idées, Marc Barani, Olivier Brochet, Michel Desvigne, Jacques Ferrier, Bruno Fortier, Philippe Gazeau, Françoise-Hélène Jourda, Benedetta Tagliabue, Louis Paillard, Rudy Ricciotti et bien d’autres ont posé un certain nombre de questions dérangeantes, le lieu de toutes les rencontres, et d’une multiplicité d’écrans disposés dans le Hangar 14 et sur les quais de Bordeaux :
- l’accumulation d’objets fabrique t-elle la maison ? L’architecture ? La ville ?
- le design des nouvelles technologies : existe-t-il encore une sphère privée ?
- le plan de la maison comme support des nouveaux modes d’habiter ?
- matériaux et systèmes constructifs : quelles évolutions ?
- la fabrication en série : quel avenir ?
- la maison ennemie de la ville ?